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Tristesse d'un matin , engourdi de mauvais sommeil ; un grand, généreux soleil pourtant illumine la chambre ;
rideaux grand tirés
un flot de rayons s'invite
sur les murs blanchis
la lumière je la vois
au souvenir de tes yeuxLa musique présente dès le réveil occupe l'espace, pourtant le silence, pesant, m'étreint d'un sentiment d'inutilité dans cette maison vide, si vide !
Je suis le vieil arbre
dont le tronc se creuse de rides
branches craquelées
mon feuillage se disperse
au souffle des solitudesDes choses passées, des beaux moments vécus, le parfum s'est presque évanoui. Pourtant des émotions troublantes tremblent encore parfois quelque part au plus profond de la mémoire
Séville le temps
se fige place d'Espagne
au son d'Aranzuez
notre enchantement hier
l'étreinte au coeur aujourd'huiUn air nostalgique accroche l'oreille, traverse parfois la pièce, distrait les pensées : l' accent souligné d'un souvenir ! Que faire qui ne soit vain pour oublier l'insipide, pour brûler les heures, tout en voulant les retenir ?
De l'or au violine
à peine quelques minutes
d'une fin de jour
à peine quelques minutes
pour embellir le silenceS'accrocher à sa plume, habiller les mots de lumière en croyant qu'ils pourront vaincre les maléfices de l'obscur ? Au moins un temps, un court instant.
au soleil naissant
quelques grains prêts à germer
des mots enfouis
retrouvent une encre ancienne
aux couleurs d'un bleu acierLes laisser en flot déversoir laver, récurer tout ce qui s'accumule de gris, de noir, avec eux décoquiller l'écorce des jours
voyager en blanc
un soir à l'étal des eaux
sentir la caresse
des feuillages sous la brise
après l'ondée de printempset retrouver le goût des pulpes cachées !
SIDO
07/2016
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Branches desséchées
dans les allées sous mes pas
aujourd'hui des feuilles
mourant dans l'indifférence -
demain poussière oubliéeArrachés du tronc
des lambeaux d'eucalyptus
sur la terre sèche
ils ont encore un parfum -
mais les mots que j'ai semés ?sous la canicule
s'est enfuie l'eau du bassin
et mon aujourd'hui
même plus un seul reflet
de ce qui vécut hierPas le moindre souffle
le seuil létal semble atteint
dans la chêneraie
abasourdie de silence
je ramasse quelques rêvesau ciel l' incendie
cramant le moindre recoin
d une brève averse
resteront gouttes roulant
dans les sillons d'un visageSIDO
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Le vent levé chasse
les traînées blanches d'hier
vaisseaux si légers
délestés dans leur voyage
des fardeaux de l'inutile
vers où iront-ils
ces aventuriers du ciel
perdus dans les feux
d'un soir les brillants des nuits
voudront-ils reprendre route
courte leur escale
sur les vagues apaisées
de mes rêveries -
l'aube violine s'agite
chahutant mes souvenirs
SIDO
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Il s'en est allé, paisible, dans le paradis blanc
En peintre je peux
calmer les eaux tourmentées
faire de la lune
un soleil éblouissant
pour toi je suis sans pouvoirsans répit le vent
tempête dans mes oreilles
en saccades sourdes
ce qui n'a plus rien du chant
roule bruyant dans ta gorgeLa pluie tout le jour
dehors le printemps sourit
aux arbres en fleurs
des gouttes sur mon visage
ton regard fixant le miendes fragments d'étoiles
sertis dans ce ciel nocturne
immobiliser
la lumière avec ce souffle
en cet instant apaiséA nouveau le vent
des poussières soulevées
me piquent les yeux
celles dispersées sur l'eau
me reviennent sur le coeurpour ne pas pleurer
pour ne pas crier écrire
au réel des signes
garder en noir sur la page
ce tout de toi en alléSIDO
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Le temps a coulé sur nos vies, que reste t il de ces beaux moments de partage ? Quelques notes de musique traînant dans une mémoire vacillante, des photos soigneusement disposées dans l'album resté clos, témoins muets, inutiles, de ce qui n'est plus nous !
accents de guitare
à chaque coin de ruelle
Barcelone en joie
as-tu oublié ces notes
qui accompagnaient nos pas ?
Le temps a coulé sur nos vies, le presque oubli de ce qui fut s'installe, occupés que nous sommes à saisir le présent : il nous échappe si vite ! L'horizon se façonne en solitaire, aux formes du vivre le Ici, Aujourd'hui ; ce que nous avons laissé derrière nous perd peu à peu couleur ; le bleu, le rose en uniforme gris sur la pellicule du temps.
d' un livre oublié
je retrouve entre deux pages
un signe de toi
des pétales immortels
le parfum s'est envoléLe temps du passé sur nos vies ; Par instant la vision fatiguée semble se réajuster : objectif flou, puis net, un visage, un lieu, le vécu heureux afflue au coeur ; avec lui la douloureuse pensée du " plus jamais", de ce que l'on n'a pas su attraper ou retenir, dont on ne s'est pas rassasié ; étreinte glacée !
Le temps souffle le froid, le chaud, nous éloigne, nous réunit parfois, mais si
différents ! Avec le vent du soir vacillent, s'éteindront, les bougies.
même pas un souffle
sur la mer plus une ride
ni frôlement d'ailes
serai-je un jour cette eau calme
apaisée de souvenirsSIDO
(28/07/2015)
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