Courant vers l'été
Mai saute de ponts en ponts

je ne veux le suivre

qu'il me laisse l'illusion

de retenir ce qui va

La barque apparaît
parmi  des touffes de joncs
nom presque illisible
sur la mienne l'écriture
passera t elle les saisons

    Douceur d'un été                 
   qui s'attarde au beau milieu
   d'une saison rousse
   s'il pouvait faire de même
   pour ralentir mon hiver !

SIDO

Sur les étalages  
des sucreries et des cloches
en avance sur le temps
je vois déjà les enfants
en explorateurs fiévreux

Pâques sous la pluie     
l'enfant lancé sur la piste
de cadeaux sucrés -  
ses parents de leur menu
glissant sur la feuille humide 

 
 

Averse ou soleil
à toute volée des cloches
donnent le signal
au jardin des oh  des ah
me reste le souvenir

SIDO

 
Comme sable humide
encombré d'algues d'hiver
charriées par la mer
je te vois - que vienne l'heure
de ces éboueurs des jours

Je me sens le sable
happé par les rouleaux blancs
je glisse me perd
tu le vois bien rien n'arrête
la force des éléments

un beau soir d'été
dans la  main du  promeneur
la poignée du sable
rafraîchi par les embruns
je serai ce sable là
 

SIDO

Entre ses bras puissants
le pin  courbé sous le vent
enserre la mer

Des pins maritimes
tutoient le sol - cœurs d'écorce
tournés vers la mer 

SIDO

Odeur de bois mort

de mimosas sur la fin

après la pluie Mars

en gouttes sur mon visage

là-bas l'amandier fleurit

un autre parfum

imprègne la terre humide

bientôt le printemps

ouvrir en grand les fenêtres

de la chambre inoccupée

le long d'un couloir

la progression du fauteuil

suivi en pensée

par la fenêtre un rayon

et le frisson des feuillages

En face de moi
 les herbes du champs voisin

piquetées de blanc
 un coin sauvage prospère

ne pas le discipliner !

la maison se met

aux diapason du jardin

livré à lui-même
 dans une coupe végète

la jacinthe rescapée

les buissons se taisent

s'approche le machaon
de la digitale
si tu pouvais assister
à ses vols de séduction !

couverte de fleurs

du vieux freesia une tige

s'incline aujourd'hui

puisse-t-elle résister  

à l'hiver de mes pensées 

SIDO