-
Par lasidonie le 16 Mai 2018 à 10:00
Le vent, la mer la musique et moi...
Journée de fin d'automne à la recherche d'un moment d'évasion. Le bord de mer m'accueille dans la tristesse des jours. Depuis l'intérieur de ma voiture ma pensée accompagne le sifflement du vent Mes yeux suivent les mouvements des pyramides salées qui en un instant s’érigent pour s’écrouler en fraîches rides crantées. Bâtisses éphémères, plus fragiles que celles solides, triomphantes du désert !
La main des égyptiens plus ferme que celle de la mer déchaînée !
Rafales puissantes
chaque projection salée
agresse le sable
me submerge tout à coup
déferlante de penséesDans cette ambiance fascinante, faite de tourmente, de celle qu’on peut admirer de loin, quand on est bien à l’abri, curieusement s’élève la voix contrastée d’un instrument : le piano de Beethoven sur la sonate " Clair de lune". l'Enchantement de la musique me tire de la contemplation marine.
Fièvre apaisement
avec le ressac les teintes
s'en viennent s'en vont
sous mes yeux les galets lisses
glissent du gris cendre au blancelle sollicite un autre de mes sens et je me laisse aller toute entière à de nouvelles vibrations intérieures
Cheveux en bataille
le visage face au vent
pensées envolées
qu'importe mon apparence
me contenter d'être, làil me suffit de fermer les yeux pour aussitôt chasser les idées qui fourmillaient jusqu'ici, de laisser libre l'esprit pour me fondre dans les vagues apaisantes de l'instrument , d' imaginer les émotions, les tristesses du compositeur.
Lumières du soir
oscillant avec les vagues
en éclats de lune
un souffle étrange réveille
le frisson des souvenirsUn moment d'une grande intensité.. Sans doute accentué par le contraste entre le furieux des éléments à l’extérieur du véhicule et les sonorités mélancoliques du piano qui les accompagne dans mon cocon de métal ! La vitre un instant baissée me renvoie des odeurs indéfinies d’eau salée, d’algues humides, d’iode.
Poussées par le vent
quelques gouttes iodées frôlent
mon épaule nue
à peine le friselis
d' images presque oubliéesDans mes narines, à mes oreilles, sous mes yeux, là me presse le rêve faisant naître un autre rêve …
Feu de cheminée
nos livres ouverts près de nous
ont des reflets chauds
sur les mots les flammes dansent
la musique des accordsLe roman apporté pour enjamber le temps restera sur le siège passager à la même page, inutile...
SIDO
4 commentaires -
Par lasidonie le 13 Septembre 2016 à 19:00
Tristesse d'un matin , engourdi de mauvais sommeil ; un grand, généreux soleil pourtant illumine la chambre ;
rideaux grand tirés
un flot de rayons s'invite
sur les murs blanchis
la lumière je la vois
au souvenir de tes yeuxLa musique présente dès le réveil occupe l'espace, pourtant le silence, pesant, m'étreint d'un sentiment d'inutilité dans cette maison vide, si vide !
Je suis le vieil arbre
dont le tronc se creuse de rides
branches craquelées
mon feuillage se disperse
au souffle des solitudesDes choses passées, des beaux moments vécus, le parfum s'est presque évanoui. Pourtant des émotions troublantes tremblent encore parfois quelque part au plus profond de la mémoire
Séville le temps
se fige place d'Espagne
au son d'Aranzuez
notre enchantement hier
l'étreinte au coeur aujourd'huiUn air nostalgique accroche l'oreille, traverse parfois la pièce, distrait les pensées : l' accent souligné d'un souvenir ! Que faire qui ne soit vain pour oublier l'insipide, pour brûler les heures, tout en voulant les retenir ?
De l'or au violine
à peine quelques minutes
d'une fin de jour
à peine quelques minutes
pour embellir le silenceS'accrocher à sa plume, habiller les mots de lumière en croyant qu'ils pourront vaincre les maléfices de l'obscur ? Au moins un temps, un court instant.
au soleil naissant
quelques grains prêts à germer
des mots enfouis
retrouvent une encre ancienne
aux couleurs d'un bleu acierLes laisser en flot déversoir laver, récurer tout ce qui s'accumule de gris, de noir, avec eux décoquiller l'écorce des jours
voyager en blanc
un soir à l'étal des eaux
sentir la caresse
des feuillages sous la brise
après l'ondée de printempset retrouver le goût des pulpes cachées !
SIDO
07/2016
4 commentaires -
Par lasidonie le 25 Février 2016 à 13:00
Le temps a coulé sur nos vies, que reste t il de ces beaux moments de partage ? Quelques notes de musique traînant dans une mémoire vacillante, des photos soigneusement disposées dans l'album resté clos, témoins muets, inutiles, de ce qui n'est plus nous !
accents de guitare
à chaque coin de ruelle
Barcelone en joie
as-tu oublié ces notes
qui accompagnaient nos pas ?
Le temps a coulé sur nos vies, le presque oubli de ce qui fut s'installe, occupés que nous sommes à saisir le présent : il nous échappe si vite ! L'horizon se façonne en solitaire, aux formes du vivre le Ici, Aujourd'hui ; ce que nous avons laissé derrière nous perd peu à peu couleur ; le bleu, le rose en uniforme gris sur la pellicule du temps.
d' un livre oublié
je retrouve entre deux pages
un signe de toi
des pétales immortels
le parfum s'est envoléLe temps du passé sur nos vies ; Par instant la vision fatiguée semble se réajuster : objectif flou, puis net, un visage, un lieu, le vécu heureux afflue au coeur ; avec lui la douloureuse pensée du " plus jamais", de ce que l'on n'a pas su attraper ou retenir, dont on ne s'est pas rassasié ; étreinte glacée !
Le temps souffle le froid, le chaud, nous éloigne, nous réunit parfois, mais si
différents ! Avec le vent du soir vacillent, s'éteindront, les bougies.
même pas un souffle
sur la mer plus une ride
ni frôlement d'ailes
serai-je un jour cette eau calme
apaisée de souvenirsSIDO
(28/07/2015)
6 commentaires -
Par lasidonie le 3 Novembre 2015 à 19:54
Petit matin. De nombreuses heures de nuit passées dans cet avion qui va bientôt arriver à destination. J’en ai rêvé depuis des mois : revoir dans un île moins lointaine, plus facile d’accès que celle où j’ai vécu jeune femme, les paysages, l’atmosphère d’autrefois. 30 ans … 30 ans imprégnée de ces images de paradis, dont je vais pouvoir retrouver la copie.libre de bagages
aujourd'hui tout en couleur
Je vois les nuages
prêts à danser avec moi
dans un rayon de lumièreNous sommes en approche de piste, à Mahé, capitale des Seychelles. Mon cœur commence à s’accélérer, pas d’impatience, ni de fébrilité, non, plutôt d'une sensation indéfinissable de joie mêlée de curiosité, d’attente sur le point de s’achever.
rien qu'un ciel d'azur
par le hublot sans rideaux
éclat du soleil
dans mes yeux écarquillés
hier revit au présentQu'elles sont longues ces minutes ! Je suis déjà debout dans le couloir comme pour accélérer la libération de l’habitacle surchauffé. La passerelle nous attend, enfin. Premier pas vers l’extérieur. Là, sur ces marches, soudain, une bouffée d'odeurs sucrées, lourdes ; la chaleur moite monte du tarmac.
parfum entêtant
sur mon chemisier trempé
du corps du visage
que m'importe l'apparence
respirer sentir humerCœur palpitant, genoux tremblant, sans que je puisse me retenir mon regard se voile à la vue des haies d’hibiscus, de frangipaniers, qui entourent le hall de l’aérogare. Une émotion d’une intensité rare ! Ma gorge se noue ; gênée, discrètement je sèche des yeux humides. En quelques secondes presque tous mes sens se sont trouvés sollicités comme autrefois ! Effluves exotiques de la végétation tropicale, humidité qui colle à la peau en même temps que le soleil éblouit, balancement des cocotiers, des bananiers, exubérance des couleurs. Ne manquait que le chant des vahinés…
ambiance fleurie
au son du hukulélé
la tête me tourne
toi fébrile tu attends
oh ce brillant dans nos yeux !J'ai 30 ans …. Pas de regrets, ni de nostalgie, un vécu de l’instant, merveilleux…
SIDO
9 commentaires -
Par lasidonie le 28 Août 2015 à 13:30
AUTOMNE
Il restait là, en contemplation devant cet horizon tourmenté, comme attiré par les rouleaux dont l’écume grisailleuse, diffuse, embrumait ses pensées.
des formes sur l'eau
paillettes de souvenirs
en reflets solaires
avec elles au gré du vent
tu t'éloignes me reviensCe début d’automne, présent dans les buissons roux, tristes témoins clairsemés d’un été joyeux, lui renvoyait son image : un corps qui s'abandonne aux heures à perdre.
les ombres se tintent
de roux sans toi je les compte
des yeux les ridules
creusées par l'eau dans le sable
pour combien de temps encore ?Les rêves d’autrefois roulaient avec la houle dans sa mémoire. ELLE, Il ne voyait qu’ ELLE : dans les nuages, dans l’échappée de bleu que le ciel, comme vainqueur de l’orage imminent, laissait deviner ça et là
Sourire du ciel
emmitouflé de nocturne
l' arc en ciel soudain
traverse l'immensité
que de reflets dans tes mèches !Il l’entendait dans le ressac des vagues projetées sur les rocs, les soupirs de son fidèle compagnon qu’elle lui avait ramené un jour en riant « regarde, il a la couleur de mes cheveux, il m’a choisie mais je te le donne pour que tu penses chaque jour à moi ». Elle s’était envolée avec les dernières lueurs du soleil d’été…
Des lumières rousses
dansent ce soir sur la mer
silencieusement
fouler le sable pieds nus
comme autrefois avec toiLes effluves d’iode renvoyés par un vent de plus en plus menaçant aujourd’hui, le ramenaient toujours sur ce bord de mer où ils s’étaient retrouvés. Un peu de son parfum y flottait encore. Et il le respirait…
SIDO
4 commentaires
Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique