Pouvoir évoquer
les nuages baroudeurs  
ces voyageurs du hasard 
les accompagner de mots
dans un silence apaisé

ou ces silhouettes
qui évoluent en danseuses
lentes et  diaphanes 
je me prends à les envier
si légères, éthérées 

je voudrais traduire
le soleil en son déclin
sur les pins penchés
il frémit sur mes épaules
le dernier souffle du jour 

     
   Où sont les mots pour
   ce rougeoiement éphémère
   l'or changé en eau
   mesure de toute chose
   qui brille et puis disparaît

Ecrire sur ton visage
   même dans le noir profond
    cela je le peux 
    suivre les lignes brisées
   des joies des petits chagrins
                                                             

   Exprimer l'automne
  ses sillons sous tes yeux clairs
l'hiver et le blanc
aux reflets gris argentés
 égaré dans tes cheveux
 
  de mes mains s'empare
  la plus froide des saisons
  aux feuilles tremblantes
de l'encre pâle me reste
j'ai tant à te dire encore

SIDO 

Allée des jouets -
liste en main perplexité
du chef de rayons 

Des yeux écarquillés
accrochées aux devantures --
automates blancs

Vitrines de fête
en rouge et or - sous le porche
le soir le même homme

 Illuminations
des quartiers - dans les maisons
flamme des bougies

Des flammes dans l'âtre
et dans les yeux de l'enfant -
papiers déchirés
  
 

 SIDO 

 Branches squelettiques

des platanes dénudées -
fumet campagnard

 L'herbe sent la pluie

la cuisine les marrons

grillant dans la poêle

Un air de printemps
à quelque pas de l'hiver -
jeunes fleurs de givre

 SIDO

 ( Rappel : Haïga = haïku sur encre ) 

Sous un ciel bleu pur

nos collines enfiévrées

de soleil - pourtant

te voila pensif lointain

nulle clarté dans tes yeux

à perte de vue

l'ocre clair disparaissant

sous le parme - vois
les hampes des lavandes

ne boudons pas ce plaisir
   

pour tenir à distance
son rival porteur de pluie
le mistral sans cesse

s'est époumoné - tu sens ?
son souffle devient caresse

montent les odeurs

de thym des cistes en fleurs

la garrigue fête
 les pétales blancs d'un jour

te rappelles tu le nôtre ?

 le soleil s'incline

sur le chêne centenaire

tout semble chanter

la chance d'être assis là
côte à côte au bord d'un monde

 SIDO

La plage est à nous
enfin - de l'été nous reste
un parfum plus doux
une enveloppe du jour
 laissons la ouverte, encore ...

or ou noir Septembre
entre deux saisons balance
"un peu d'équilibre -
ai je envie de lui lancer-
comment choisir mes humeurs " ?

Juste devant moi
au milieu des ceps tordus
un oiseau grappille
quelques grains à déguster
avant mon autre vendange 

encore un automne
pouvoir demeurer blottie 
sous tes yeux dorés -
  les ginkgos de leur feuillage
 n'aiment ils pas les saisons ?

il choisit ses arbres,
le coloriste chez nous
il s'exerce  puis s'éloigne
lassé - je vois sur les branches
se ternir mes souvenirs

les ombres se teintent
de roux sans toi je les suis
du doigt les veinures
du vieil olivier - me restent
quelques fruits de la récolte
 

 SIDO

Sonatine : Pièce instrumentale, moins développée que la sonate (prisée au Japon)

Sonate : Composition musicale en un ou plusieurs mouvements, pour soliste ou ensemble
instrumental