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Musique du temps qui passe, tanka - prose
Le vent, la mer la musique et moi...
Journée de fin d'automne à la recherche d'un moment d'évasion. Le bord de mer m'accueille dans la tristesse des jours. Depuis l'intérieur de ma voiture ma pensée accompagne le sifflement du vent Mes yeux suivent les mouvements des pyramides salées qui en un instant s’érigent pour s’écrouler en fraîches rides crantées. Bâtisses éphémères, plus fragiles que celles solides, triomphantes du désert !
La main des égyptiens plus ferme que celle de la mer déchaînée !
Rafales puissantes
chaque projection salée
agresse le sable
me submerge tout à coup
déferlante de penséesDans cette ambiance fascinante, faite de tourmente, de celle qu’on peut admirer de loin, quand on est bien à l’abri, curieusement s’élève la voix contrastée d’un instrument : le piano de Beethoven sur la sonate " Clair de lune". l'Enchantement de la musique me tire de la contemplation marine.
Fièvre apaisement
avec le ressac les teintes
s'en viennent s'en vont
sous mes yeux les galets lisses
glissent du gris cendre au blancelle sollicite un autre de mes sens et je me laisse aller toute entière à de nouvelles vibrations intérieures
Cheveux en bataille
le visage face au vent
pensées envolées
qu'importe mon apparence
me contenter d'être, làil me suffit de fermer les yeux pour aussitôt chasser les idées qui fourmillaient jusqu'ici, de laisser libre l'esprit pour me fondre dans les vagues apaisantes de l'instrument , d' imaginer les émotions, les tristesses du compositeur.
Lumières du soir
oscillant avec les vagues
en éclats de lune
un souffle étrange réveille
le frisson des souvenirsUn moment d'une grande intensité.. Sans doute accentué par le contraste entre le furieux des éléments à l’extérieur du véhicule et les sonorités mélancoliques du piano qui les accompagne dans mon cocon de métal ! La vitre un instant baissée me renvoie des odeurs indéfinies d’eau salée, d’algues humides, d’iode.
Poussées par le vent
quelques gouttes iodées frôlent
mon épaule nue
à peine le friselis
d' images presque oubliéesDans mes narines, à mes oreilles, sous mes yeux, là me presse le rêve faisant naître un autre rêve …
Feu de cheminée
nos livres ouverts près de nous
ont des reflets chauds
sur les mots les flammes dansent
la musique des accordsLe roman apporté pour enjamber le temps restera sur le siège passager à la même page, inutile...
SIDO
Tags : mer automne musique vent
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Commentaires
J'aime la mer par toute saison. Elle m'apaise. Les embruns iodés sont un parfum qu'on n'oublie jamais3marlenealexaMardi 29 Mai 2018 à 23:33
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Merci pour ce moment de poésie qui fait tant de bien
Belle journée